Amélioration du sol

amendement du sol

Amendement du sol

Le support de culture ou « terre », est un point essentiel et incontournable dans le cadre d’une réflexion et d’un aménagement paysagé. En fonction de sa nature, il va conditionner les passages de réseaux, les infrastructures, ex : constitutions des maçonneries de type terrasse, bassin, allée piétonne ou voiture etc ; mais aussi le choix et l’utilisation d’espèces végétales qui vont être conditionnées par la nature de ce sol ou des sols en présence.

Si l’on parle de support de culture, c’est parce que cette image reflète bien le fait que le sol va recevoir, accompagner, tous les éléments constituants d’une réflexion et d’un projet paysager, et va influer sur les choix, le respect des règles de l’art et professionnelles, ainsi que des normes DTU. Il va de soi, que l’on n’a jamais vu une plante se déplacer seule, pour se replanter ailleurs et ainsi bénéficier de meilleures conditions de cultures, plus favorables à son espèce, genre, variété et cultivar.

Si l’on se concentre sur l’aspect végétal, le support de culture ou le sol, devra être appréhendé sous deux aspects :

  1. Je compose avec, et je ne fais, ni ne prodigue aucune modification, amélioration ou amendement d’ampleur. J’adapte mon projet au biotope et écosystème existants, ce qui ne m’interdit pas de donner libre cours à mes inspirations paysagères et à l’apport de matières organiques de type compost végétal ou amendements naturels.
  2. Je décide, ou plus exactement, je souhaite rendre accessible le support de culture ou sol au plus grand nombre d’espèces végétales, ce qui n’est pas le cas de prime abord : présence ou pas d’un relief, différentes strates et profils de sols, effet de ravinement et d’érosion, sol drainant ou non, réserve nutritive en quantité ou présence de carences, etc.

Dans le cas n°1 :
Je vais accompagner et donner la possibilité aux végétaux de s’adapter au sol en place, avec des solutions d’amélioration des réserves et d’échanges nutritifs. L’apport de compost végétal et d’amendements organiques naturels satisfera aussi bien les sols lourds, intermédiaires que légers. Ces amendements organiques et surtout le compost végétal, aura la faculté d’alléger les sols lourds en complétant leurs réserves nutritives ; de renforcer les réserves nutritives des sols intermédiaires souvent carencés ; et d’alourdir les sols légers, lessivés, tout en permettant la rétention et la création de réserves nutritives. Il en sera de même pour l’eau, qui sera mieux drainée dans les sols lourds sans pour autant favoriser son infiltration trop rapide dans le sous-sol (hors de portée des racines des plantes) ou son évaporation, d’augmenter la rétention et la mise à disposition dans le temps des sols intermédiaires, et de proposer aux sols légers trop drainants une capacité de rétention et de libération progressive de l’eau et des nutriments fortement lessivés auparavant.

La remise en place d’échanges air/eau de qualité et en toute saison, ainsi que la possibilité d’offrir des réserves nutritive et d’eau facilement accessibles aux racines, avec par la suite un apport régulier de matière organique venant recharger les réserves, va participer à la transformation des terres en place et les faire tendre vers des caractéristiques dites de terres végétale de qualité « terres arables », et va permettre aux plantes un bon enracinement, signe de meilleurs résistances aux sécheresses, attaques parasitaires et possibilité de bonne production du feuillage, de fleurs et de fruits.

Cette modification et amélioration des terres, ne peut se faire sans l’amélioration du biotope, favorable au retour et à la multiplication des « vers de terre », seuls en capacité de faire de deux éléments distincts, le sol et la matière organique, un seul et même élément appelé « terre végétale ».

Dans le cas n°2 :

Le projet paysagé va vraisemblablement demander à des plantes de natures (genres, espèces, variétés …) et d’horizons différents, de cohabiter dans un environnement restreint et parfois en opposition les unes par rapport aux autres.

A ce stade, plusieurs options s’offrent à nous :

  1. Remplacement des terres: le remplacement des terres par des terres appropriées à la nature des plantes sélectionnées devient alors incontournable, ex : terre de bruyère pour les plantes de terre de bruyère, terre pierreuses pour les plantes de moyenne et haute montagne ou de milieu méditerranéen, terres spécifiques que l’on peut assembler à l’aide de plusieurs substrat et parfois sous contrôle de bureaux d’étude et techniques ou de fournisseurs spécialisés et notamment dans le cadre de la culture de certaines plantes vivaces, arbustives, couvres-sols, affectionnant des terres fortement humifères, drainantes,acides,alcalines,etc.
  2. Amélioration des terres: dans le cadre de l’utilisation de multiples plantes de genres, d’espèces, de variétés et d’horizons différents (lieux géographiques), dans un espace plus ou moins restreint, l’amélioration des sols va devenir incontournable. Il faudra au préalable, prendre en considération les effets de pentes, les orientations (points cardinaux), le couvert végétal existant sous toutes ces formes, de l’arbre le plus haut à la plus petites plantes souvent considérée comme adventice mais qui en tant que plante indigène nous donnera des renseignements essentiels sur la nature du sol, les zones d’ombre apportées par des constructions, les couloirs de vents etc. Une fois ces éléments pris en compte, il faudra après sélection des plantes souhaitées dans le projet, s’appliquer à respecter un bon étagement et une bonne complémentarité des strates végétatives, en travaillant par zone, afin de pouvoir apporter des améliorations de sols sur des groupes d’individus similaires. Car, nous le savons, les végétaux ont une interaction au niveau du système racinaire ainsi que des échanges. L’amélioration des sols devra également tenir compte des zones de conservation de parties ombrées et ensoleillées, ou au contraire des zones d’ombrage créées, ou des ouvertures à l‘ensoleillement. Les sols même améliorés, d’un côté comme de l’autre, verront leur biotope évoluer et se modifier avec une incidence sur les plantes en place ou nouvellement implantées.

Encore une fois, toutes ces modifications évolueront dans le temps en fonction de la capacité du sol et donc du biotope à intégrer ces modifications. Les vers de terre auront un rôle essentiel dans ce processus, sauf pour les terres de bruyères, et le tout sera dépendant des conditions climatiques, très changeantes à ce jour, même avec l’apport d’une irrigation maitrisée le cas échéant.

Pour vous aider dans ces travaux d’amélioration des sols, en fonction de la surface, des accès, de votre volonté de travail, vous aurez le choix dans une gamme de matériels allant de la pelleteuse, en passant par le tracteur, les chevaux ou les bœufs, les microtracteurs et autres porte-outils en tous genres et toutes marques, au motoculteur et motobineuse, ainsi que toute la gamme d’outils manuels dits à manche.

Dans tous les cas de figure, il ne faut pas fermer le sol ou le sous-sol par la création d’un glacis, provoqué par le passage répété d’un outillage souvent rotatif, martelant le sol toujours à la même profondeur, ex : utilisation d’un motoculteur sans décompactage du sous-sol au préalable et sans mélange des strates à l’aide d’une pelle mécanique en rétro, ou l’utilisation d’une bêche à la place d’une fourche bêche. En tout état de cause, l’incorporation des amendements se fera vraisemblablement sur les 20 à 30 premiers centimètres maximum du sol. C’est le biotope et les vers de terre qui réaliseront la symbiose dans le temps, sur 5 à 10 premières années, voire sur 15 ans. Ainsi, au fil des précipitations successives, les nutriments après avoir été rendus accessibles aux plantes, seront entrainés en profondeur et pourrons profiter à toutes les strates racinaires. Une réserve sera également disponible et il sera nécessaire de mesurer tout cela régulièrement, afin d’estimer l’incorporation et la mise en place de réserves suite à l’apport des différents amendements. Il serait opportun de le faire tous les 3 à 5 ans et en fonction des résultats, d’ajuster vos interventions de travail et d’apport de nouveaux amendements le cas échéant.